La peau des villes
oct. 16, 2025

La peau des villes

Du carrelage au graffiti ou à l'art mural

En parcourant chaque jour les rues d’une ville, nous risquons de perdre la capacité de nous émerveiller. Le pas pressé, l’esprit fixé sur les horaires à respecter peut nous empêcher de regarder attentivement autour de nous.

 

L’Art présent dans les espaces publics a, parmi ses particularités, celle de raviver notre attention et notre capacité d’étonnement.

Il ne se limite pas aux musées ni aux galeries — il vit dans les coins de rue, sur les places, sur les murs usés par le temps. C’est un art proche, qui se révèle à chaque regard distrait et qui, de manière presque imperceptible, transforme notre façon de ressentir la ville. Lisbonne, parmi tant d’autres villes du pays, devient ainsi une galerie à ciel ouvert, où le passé et le présent dialoguent, et où chacun de nous établit une relation intime et immédiate avec l’espace urbain qu’il habite.

 

De nombreux artistes représentés au CPS ont contribué à l’embellissement des façades de la ville de Lisbonne. Nous nous concentrons d’abord sur les panneaux d’azulejos, une tradition séculaire qui remonte au XVIe siècle et qui perdure jusqu’à nos jours.

 

#1 Errö

 

Panneau de l’artiste islandais Errö à l’hôtel Vip Executive Art’s, Lisbonne. Photo : António Azevedo/JFPN

 

Errö, « Mickey », Sérigraphie, 70x100 cm, 200 exemplaires

 

#2 Querubim Lapa

 

Panneau d’azulejos de Querubim Lapa sur la façade de l’École António Arroio, Lisbonne

 

Querubim Lapa, « Marchands ambulants », Sérigraphie, 50x80 cm, 200 exemplaires

 

#3 José de Guimarães

 

 

Panneau de José de Guimarães, station de métro de Carnide, Lisbonne

 

José de Guimarães, « Tant fut la tempête et la volonté », Sérigraphie sur papier artisanal, 54 x 69 cm, 199 exemplaires

 

#4 Eduardo Nery

 

Panneau d’azulejos de Eduardo Nery, Av. Infante Santo, Lisbonne

 

Eduardo Nery, « Sans titre », Sérigraphie, 56x76 cm, 50 exemplaires

 

Plus récemment, l’expression du graffiti ou de la peinture murale a acquis le statut d’art, abandonnant la connotation marginale qui lui était autrefois associée. Apparue dans les espaces urbains à la fin des années 1960 (XXe siècle), comme contre-culture en réponse à des questions sociales et aux contraintes du marché de l’art, elle reste aujourd’hui, tout en conservant parfois son ton mordant, une forme d’art très appréciée.

 

#5 Mário Belém

 

Fresque murale de Mário Belém sur la Calçada de Santa Apolónia, Lisbonne

 

Mário Belém, « Vive la vie », Sérigraphie, 50x70 cm, 100 exemplaires

Œuvre réalisée en parallèle avec la fresque de la Calçada de Santa Apolónia, à l’occasion des

150 ans de l’abolition de la peine de mort au Portugal

 

#6 Miguel Januário

 

Fresque « Tenir Avril » de Miguel Januário, Calçada do Carmo, Lisbonne

 

Miguel Januário, « Avril, mille peines », Gravure sur bois retravaillée, 76x56 cm, 50 exemplaires

Édition spéciale – 50 ans du 25 Avril

 

#7 Gonçalo Mar

  

 Fresque murale « Nature » de Gonçalo Mar, à la Lx Factory, Lisbonne

 

Gonçalo Mar, « Natures touristiques », Sérigraphie, 70x50 cm, 100 exemplaires

 

#8 Maser

 

Fresque murale de l’artiste irlandais Maser, Av. Ceuta, Lisbonne, réalisée dans le cadre de la résidence au CPS

 

Maser, « Carreau et feuille tissés », Sérigraphie, 56x76 cm, 75 exemplaires

 

L’Art a travaillé ces dernières années à l’aménagement de l’espace public en termes de requalification et de régénération urbaine ainsi que d’engagement social, permettant un accès facile et démocratique aux productions artistiques, et même la participation des communautés à leur réalisation.

L’Art crée des espaces de beauté et de loisir, tout en ouvrant des possibilités de pensée critique et réflexive pour tous ceux qui le traversent et vivent avec lui.