Ivan Messac
déc. 1, 2020

Ivan Messac

Ivan Messac est né à Caen, France en 1948 et est originaire de France. Actuellement l’une des figures marquantes du mouvement de la Figuration Narrative. Il a participé à de nombreuses et importantes manifestations artistiques, étant représenté dans des galeries, des musées du monde entier et des collections prestigieuses. Il a une œuvre publique importante sous forme de sculpture. Il vit et travaille actuellement à Paris. Nous avons interviewé l'artiste à l'occasion des deux nouvelles sérigraphies réalisées pour le CPS.


Après son approche sérigraphique de l'univers de Pessoa, dans les éditions précédentes du CPS, ces deux sérigraphies, pleines de couleurs et de mouvement, transmettre l’esprit de la danse, à une époque d’isolement social. Pourquoi ?

Le thème de la danse a été représenté par de nombreux artistes. Matisse bien sûr, mais aussi Degas, Toulouse Lautrec ou Severini… É un sujet passionné parce que c'est l'expression de la Vie. Un couplage dynamique, un mouvement que le peintre doit traduire par des moyens statiques : points, lignes, surfaces, formes et couleurs. En cette période d’isolement, il semble essentiel d’exprimer ce qui se passe déjà. Ce qu'on ne peut pas faire : se retrouver, s'amuser, être ensemble, danser. Aujourd’hui, danser, c’est se battre, résister… et à partir du moment ce n'est plus possible. Si possible, c'est de la peinture.

 

Visuellement, ils font référence aux années 50 et 60. Quel est le but ?

Je n'avais pas pensé aux années 50 et 60 mais c'est vrai. Il est probable qu’ayant vécu mon adolescence durant cette période, j’ai éprouvé une certaine nostalgie. Il y a autre chose, le mouvement de la Figuration Narrative, auquel je suis lié, qui est issu, comme le PopArt, d'une esthétique populaire pleine de couleurs fortes et de références à l'art. musique jazz, rock et pop. Mes œuvres les plus récentes perpétuent ces préoccupations, cherchant toujours à représenter avec moins de support en photographie que dans mes œuvres précédentes.

 

Tu me tourne la tête

Pas trop de macaroni dans le cheminé Marconi

 

L'un d'eux a une surface en miroir où chaque spectateur peut se voir. Que voulez-vous transmettre ?

De cette façon, nous rejoignons la danse. Nous, toi, moi...

 

Quelle importance accordez-vous à le travail graphique et le multiple dans le cadre de votre travail ?

J'ai réalisé de nombreuses sérigraphies au cours des 50 dernières années. Je les ai toujours réalisés avec la même envie de partager mon travail avec le plus grand nombre. Par ailleurs, la pratique des techniques d'impression (sérigraphie, linogravure, eau-forte, lithographie) a parfois enrichi ma pratique de la peinture.

Par contre, je rêve souvent, et je le fais parfois, de mettre mon talent au service de la réalisation d'objets courants : tapis, affiches, jeux de cartes, assiettes&hellip ; et comme j'étais sculpteur, meubles, vases, etc.

 

Qu'aimeriez-vous transmettre aux jeunes collectionneurs et amateurs de votre travail ?

Je ne sais pas, mais j'aimerais partager avec eux les préoccupations qui me motivent. J'aimerais, dans un monde difficile, partager quelques instants de beauté.

 

Comment la coexistence directe avec l'art contribue-t-elle à l'amélioration de la société contemporaine ?

Laisser au l'aventure, découvrir des terres ou des civilisations inconnues est une aventure. un des moyens de développement de nos sociétés. Mais aujourd’hui il n’existe plus de terres inconnues, sauf dans l’espace. L'art est Une terre toujours inconnue, celui qui s'y aventure découvre, se transforme et se développe. L'art y contribue donc beaucoup.

Nous ne pouvons pas demander l’impossible aux artistes. Cependant, nous pouvons nous attendre à ce qu’ils soient les gardiens et les propagateurs de la liberté. É Il faut attendre qu'ils soient libres avec eux-mêmes, dans leurs créations et qu'ils les partagent avec nous.

 

Photo de l'artiste : Battistini